Sculpture ancienne et cisèlement du corps de la femme dans le magazine Marie Claire, pendant l’occupation nazie de la France

Résumé

L’article fait le lien entre les sculptures canoniques et monumentalisées de l’Antiquité classique et les typologies des corps de femmes dans la Marie Claire française en 1940, comparées aux images des médias de l’entre-deux-guerres, à partir de procédures méthodologiques de l’iconographie politique, fondée sur le souci warburgian avec la modélisation de la symbolique d’État. La notion didi-hubermanienne de « retour critique » permet d'observer la collision de différents temps impliqués dans les montages de Marie Claire, impliquant des reproductions de sculptures, photographies de mode, dessins et textes. On soupçonne que les références fondamentales de l’histoire de l’art, à travers l’image des sculptures gréco-romaines, renforcées par les schémas prétendument scientifiques d’études morphologiques/physiognomoniques d’Alfred E. Auguste Thooris, au début du XXe siècle, aient des points de tension entre ces montages de certains éléments des projets esthétiques fascistes et nazis, opérés par les médias modernes, agissent comme principes de Mode. De telles images matérialiseraient des procédés de modélisation de standardisation et d’apprivoisement du corps de la femme, en faisant référence à la fois à la tradition plastique occidentale et aux prétendues exigences de la Seconde Guerre mondiale.